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L'étendue musicale de Marcellin Pleynet

Vient de paraître, dans le No 123 de la revue L'Infini...

... la suite de "L'Étendue musicale" de Marcellin Pleynet. 

J'avais déjà signalé la première partie de L'Étendue musicale dans le No 118 de la revue.

La suite est digne de la première partie et de son écriture poétique.
Extrait :

L'ÉTENDUE MUSICALE (suite)

«L'Oeil et l'oreille furent mes seuls maitres, l'oeil surtout. »
(Paul Morand, Venises)

Sophie me téléphone et me rappelle que j'ai signé un contrat, pour une monographie sur Palladio. Je lui réponds que j'y travaille. Ce qui est faux. C'est à peine si j'ai pris quelques notes en visitant Vicenza ...

J'ai bien entendu un certain nombre de fiches, mais je ne sais pas si je les utiliserai jamais. Lorsque je suis à Venise, je ne sais rien faire d'autre que de me vivre à Venise. Et si mon travail n'est pas, d'une facon ou d'une autre, lié a cette ville, il m'ennuie et it m'embarrasse.

Il est vrai que depuis des années je loge tout près de San Francesco della Vigna et que, devant promettre un livre, c'est tout naturellement que m'est venu le nom de Palladio.

La façade de San Francesco della Vigna n'est-elle pas la première église de Venise, avec San Giorgio Maggiore et le Redentore, construite d'après les projets architecturaux de Palladio ?

C'est indéniable, il y a une résonance particulièrement musicale aux architectures de Palladio, qui tire ses règles des proportions de la théorie des cordes vibrantes. Quelque chose qui n'est pas sans rapports avec la disposition des volumes et l'ordonnance des surfaces... Quelque chose qui n'est pas sans rapports avec ses influences grecques...

A-t-on remarqué que, pour l'essentiel, les constructions de Palladio dont nous avons la trace sont, en dehors du théâtre de Vincenza, consacrées aux églises de Venise et aux villas patriciennes de la campagne vénitienne.

Impossible d'écrire quoi que ce soit sur cet architecte sans retenir une disposition qui donne, par rapprochement, toute sa vertu et sa noblesse transcendante aux habitations des hommes.

L'homme de Palladio (comme il y a un homme de Vitruve) est en engagé à habiter religieusement les espaces qui lui sont impartis.

Pour justifier cela dans un livre, it faudrait évidemment que je visite l'ensemble des villas patriciennes, construites par Palladio. Et que je relise, avec la plus grande attention, le volume, dont j'ai ici même un exemplaire (reprint de 1976 de l'édition de 1570), des I Quattro Libri dell'Architectura di Andrea Palladio, in Veneta, Apresso Dominoco dei Franceschi.
Un gros travail que je n'aurai sans doute ni le temps ni la patience de mener à bien.

Trop de sollicitations par ailleurs, pour me consacrer à quoi que ce soit d'aussi manifestement didactique.

Ce matin même, après une longue et énième visite à l'Accademia, je suis de nouveau arrêté par Domenico et Paolo Veneziano, chez lesquels la disposition chromatique, proprement venitienne (que l'on va voir se realiser admirablement cjez Giorgione et chez Titien), se trouve déjà mise en place.

Même si ma préférence va spontanément, quelque cinquante ans après les Veneziano, a Michele Giambono : son très beau et vénitien polyptique Saint Jacques et trois saints, et l'ange musicien en bas et à gauche du Couronnement de Marie au Paradis ...à l'Accademia.
Et plus encore à son Cavalier, de San Trovaso.

N'est-ce pas déjà là, dans sa musicalité vénitienne, que la couleur est annoncée ?

II faut en passer par le Cavalier de Michele Giambono, qui se trouve dans une Chapelle à gauche du maître-autel, à San Trovaso (et dont, autant que je sache, aucun guide ne fait mention), pour suivre la savante et lumineuse construction chromatique de la figure peinte.

L'art vénitien nait a Venise, cela va de soi... Certes, l'art vénitien est traversé d'influences : les Byzantins, Padoue, les Siennois... le Gothique international puis Leonardo... mais il reste toujours singulièrement constitué de ce qui l'illumine : une lumière, proprement luxueuse, une surface musicale, une vie colorée qui ne se retrouve nulle part ailleurs.

Giovanni Bellini, dont le musée de l'Accademia organise une belle exposition de tableaux restaurés, sous le titre « La couleur retrouvée.» Bellini, et ses Vierges à l'Enfant... Bellini dont un grand nombre de rétables se présentent comme des « Conversations sacrées »... Bellini doit certes, en un premier temps, beaucoup à Mantegna ; mais plus tardivement et essentiellement à Giorgione et à Titien...

On dit l'École vénitienne... mais ce n'est pas d'école qu'il s'agit. C'est l'expérience chromatique, musicale, d'un art de vivre qui accorde l'orchestre dès le début du XVe siècle.

Je suis convaincu que les Vierges à l'Enfant ne sont jamais qu'un des thèmes théologiques des conversations silencieuses et sacrées des saints qui les accompagnent... Je remarque que mon propre silence, en face de ces tableaux, suppose ma participation au dialogue sacré.

J'avais déjà noté, devant L'Annonciation de Titien, un des chefs-d'oeuvre de l'art vénitien, dans l'église de San Salvador, que c'est la peinture, tombant de la « Gloire », de l'éclaircissement lumineux du Saint-Esprit, qui semble ensemencer la Vierge.

Comment me prononcer sur les Bellini restaurés que présente le musée de l'Accademia ? Je me propose de les voir à nouveau...

La carrière de Giovanni Bellini et de son Atelier est particulièrement complexe. Et c'est d'abord spontanément que je me dirige vers tel ou tel aspect de son oeuvre. Aujourd'hui, notamment : L'Ivresse de Noé, qui vient du musée des Beaux-Arts de Besançon, mais aussi la Sacrée conversation Giovanelli, la Madonna degli Alberetti, la Figure du Rédempteur... Et, plus généralement, le Christ entre deux Anges, du musée Correr... et, entre tous, la Madone à l'Enfant avec sainte Catherine, sainte Ursule, saint Pierre, saint Jérôme et un ange musicien, de San Zaccaria... qui présagent ou qui suivent l'art de Giorgione.

J'y reviendrai de toute facon.

Voir et revoir...
En fin d'après-midi... pèlerinage a l'église dei Carmini. ...Je sais y retrouver l'admirable Saint Nicolas de Lorenzo Lotto à nouveau présenté. Et, déplacé de façon à pouvoir être plus facilement vu. Le petit relief très émouvant de la Déposition de Croix, de Francesco di Giorgio Martini, d'une essence singulière, c'est-à-dire d'un  haut degré de puissance expressive.

Comme toujours trop peu de temps. Mais c'est pour moi un devoir et un plaissir de simplement saluer ce que j'aime, lorsque je suis de passage ou à demeure dans cette ville.

Un devoir, un plaisir, une dette.

*

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